Particuliers

Les Français et leur chauffage, une nouvelle étude du barHOMEtre Franfinance

12 novembre 2025

Acteur engagé dans le soutien à l’amélioration de l’habitat, Franfinance suit avec attention les évolutions du secteur et les habitudes des ménages français.

À travers son barHOMEtre, l’entreprise analyse régulièrement les attentes, les usages et les projets des Français en matière d’habitat. La dernière étude, menée avec l’institut Viavoice, se penche sur un sujet au cœur des préoccupations domestiques : le chauffage.

Entre confort thermique, économies d’énergie et transition écologique, comment les Français chauffent-ils leur logement ? Quelles sont leurs priorités, leurs arbitrages, leurs envies d’évolution ?

Tour d’horizon des enseignements clés de cette enquête.

Près de 8 Français sur 10 satisfaits de leur mode de chauffage

80 % des Français se déclarent satisfaits de leur système de chauffage domestique. Une satisfaction particulièrement marquée chez les propriétaires (89 %, contre 68 % chez les locataires). Les habitants de maisons et ceux disposant d’un bon diagnostic de performance énergétique – A, B ou C figurent parmi les plus satisfaits (respectivement 82 % et 92 %). Dans le détail, 36 % se disent « très satisfaits » et 44 % « plutôt satisfaits », tandis que 20 % expriment des réserves.

Et le mode de chauffage du logement a, comme l’isolation du logement, une incidence sur la stabilité résidentielle du parc locatif puisque 67 % des locataires insatisfaits par le mode de chauffage de leur logement, pourraient être amenés à déménager si cela leur permettait d’accéder à un logement plus performant.

Prix de l’énergie : les Français adaptent leurs comportements

Face à la flambée des prix de l’énergie, 72 % des Français ont baissé la température de leur chauffage, et 65 % ont réduit son temps d’utilisation. Près de 7 sur 10 déclarent avoir adopté de nouveaux gestes, comme fermer davantage volets et rideaux. En revanche, seuls 22 % ont franchi le pas du changement de fournisseur d’énergie, signe d’une inertie persistante sur ce marché. EDF conserve ainsi une position dominante avec une pénétration chez 53 % des foyers interrogés, loin devant Engie (25 %) et TotalEnergies (12 %).

Les ménages modestes figurent parmi les plus enclins à ajuster leurs usages, confirmant que la sobriété énergétique s’impose avant tout par nécessité.

Le mode de chauffage, un critère clé dans le choix d’un logement

Pour 75 % des propriétaires, le mode de chauffage constitue un élément déterminant lors de l’acquisition de leur résidence principale. Cette exigence reste forte pour les biens destinés à la location (62 %) en raison du rôle central que joue le mode de chauffage dans les diagnostiques de performance énergétique.

L’importance du mode de chauffage dans le choix d’un logement traduit aussi une attente généralisée en matière de confort thermique et de maîtrise des coûts énergétiques. Si la performance énergétique globale est au cœur des préoccupations, le type de chauffage demeure un facteur structurant dans la décision d’achat, confirmant son rôle stratégique dans un marché immobilier de plus en plus sensible aux enjeux de sobriété.

Dans les faits, le chauffage électrique domine (38 % des foyers), devant le gaz (34 %) et le bois ou granulés (21 %), tandis que la pompe à chaleur progresse (15 %). Le fioul, en recul, ne concerne plus que 7 % des logements. Ces choix illustrent une transition progressive vers des solutions plus performantes, mais encore marquée par la prépondérance de l’électricité, notamment dans les biens en location (55 %).

Chauffage : des intentions de changement encore limitées chez les propriétaires

Malgré la pression des prix de l’énergie et les incitations à la transition énergétique, seuls 23 % des propriétaires envisagent de changer leur mode de chauffage dans les trois prochaines années pour leur résidence principale. Une majorité écrasante (78 %) n’a pas ce projet, traduisant un attachement aux systèmes existants ou la crainte d’un investissement trop lourd. Les intentions sont plus marquées chez les ménages disposant d’un mauvais DPE (31 %) et chez les habitants d’appartements (30 %), mais restent minoritaires. À titre de comparaison, les projets de changement sont encore plus faibles pour les biens mis en location (20 %), confirmant que la rénovation énergétique, lorsqu’elle concerne le chauffage, avance à petits pas.

Des freins avant tout économiques

Parmi ceux qui n’envisagent pas de travaux, la première raison invoquée est l’absence de besoin ou d’envie (55 %), mais le facteur économique pèse lourd : 27 % citent un manque d’économies, et 11 % la lourdeur des démarches à effectuer. La difficulté à trouver des artisans qualifiés (11 %) et l’inéligibilité aux aides (7 %) complètent la liste des obstacles. Ces chiffres illustrent un paradoxe : si la transition énergétique est largement perçue comme nécessaire, elle reste freinée par des contraintes financières et pratiques qui limitent le passage à l’action.

Propriétaires occupants et bailleurs, des motivations divergentes sur la question du chauffage

Chez les propriétaires de résidence principale qui souhaitent changer de mode de chauffage, la motivation est avant tout budgétaire : 47 % citent la réduction des factures énergétiques, suivie par le confort (38 %) et l’amélioration de la performance énergétique du logement (DPE) (27 %, mais un chiffre qui monte à 39 % pour les propriétaires ayant un mauvais DPE – classes D, E, F ou G). À l’inverse, les bailleurs affichent une logique plus patrimoniale : si 36 % veulent également réduire les frais de chauffage à la charge du locataire, 31 % évoquent la revente ou la location comme critère clé, contre seulement 18 % chez les propriétaires occupants.

En revanche, un autre point commun entre propriétaires occupants et bailleurs : la motivation de la performance énergétique (DPE) pèse pour environ un quart des répondants (27 % pour les occupants, 26 % pour les bailleurs).

Chez ceux qui ont franchi le pas des travaux, la hiérarchie des motivations évolue. Pour les propriétaires occupants, le confort devient la priorité (57 %), devant la réduction des factures (52 %). Les bailleurs, eux, citent également le confort (53 %), mais l’amélioration de la performance énergétique du logement DPE s’impose comme le second critère (36 %). Ils relèguent les économies au second plan (28 %).

Les attentes qu’avaient les propriétaires avant d’engager des travaux sur leur système de chauffage sont globalement satisfaites, mais avec des nuances. 69 % des propriétaires occupants se disent satisfaits des économies réalisées, contre 63 % des bailleurs. Sur le confort, l’écart est plus marqué : 84 % de satisfaction pour les premiers, 76 % pour les seconds.

La pompe à chaleur : nouvelle star du chauffage domestique

La pompe à chaleur s’impose comme la solution la plus envisagée par les propriétaires qui souhaitent changer leur mode de chauffage, avec un attrait particulièrement marqué chez les bailleurs : 48 % d’entre eux la privilégient, contre 34 % des propriétaires occupants. Ces derniers se montrent plus partagés, citant également le chauffage bois ou granulés (27 %), le chauffage électrique (23 %) et les panneaux solaires (21 %). Le gaz reste une option pour 20 % des occupants, et 23 % des bailleurs, confirmant le recul des énergies fossiles.

L’intérêt pour le solaire, bien que minoritaire, traduit une volonté croissante d’autonomie énergétique. Parmi ceux qui envisagent cette solution, 71 % souhaitent consommer l’électricité produite, et 65 % prévoient d’investir dans des batteries pour le stockage. La revente au réseau reste marginale, avec seulement 21 % des intentions, ce qui confirme la montée en puissance de l’autoconsommation.

Derrière ces choix, la logique financière domine largement. Près de 39 % des propriétaires citent le coût comme critère déterminant, loin devant l’adaptation aux normes (21 %) ou les considérations écologiques (7 %). La simplicité d’installation et d’entretien ne pèse que pour 7 %, preuve que le prix reste le principal levier de décision.

Travaux de chauffage : les propriétaires misent sur l’expertise et la proximité

La majorité des propriétaires qui envisagent de changer leur mode de chauffage comptent s’appuyer sur un professionnel. 65 % des propriétaires occupants et 57 % des bailleurs déclarent vouloir confier les travaux à un expert, tandis qu’environ un quart des occupants (27 %) et un tiers des bailleurs (33 %) envisagent de les réaliser eux-mêmes.

Lorsqu’ils font appel à un professionnel, le choix se porte d’abord sur un artisan chauffagiste (55 % des occupants, 56 % des bailleurs). Mais les bailleurs se distinguent par une forte préférence pour les entreprises spécialisées en rénovation énergétique (65 %, contre 44 % chez les occupants), signe d’une approche plus structurée, globale et orientée conformité réglementaire. Les fournisseurs d’énergie restent une option minoritaire (22 % et 28 % respectivement).

Pour sélectionner leurs prestataires, la proximité géographique constitue le premier critère (50 % des occupants, 58 % des bailleurs), suivie par la recommandation d’un proche (44 % et 29 %). Les recherches en ligne pèsent moins, mais restent présentes (25 % et 28 %), de même que les professionnels rencontrés à une foire ou un salon (15 % des occupants, 28 % des bailleurs) ou le conseil de sa banque ou de son établissement de crédit (17 % et 9 %).

Reste une question clé : quand ces projets seront-ils réalisés ? Si une majorité affiche une intention à court ou moyen terme, l’indécision demeure forte. 61 % des propriétaires occupants prévoient d’agir dans les 18 mois, mais 35 % n’ont fixé aucune échéance. Chez les bailleurs, la dynamique est légèrement plus affirmée : 67 % envisagent des travaux dans les 18 mois, mais plus d’un quart (27 %) restent sans calendrier précis. Une incertitude qui pourrait freiner la cadence de la transition énergétique si elle n’est pas accompagnée par des incitations claires.

Des projets « chauffage » freinés par la question budgétaire

Si la volonté de changer de mode de chauffage est bien présente, la réalité financière reste un frein majeur. Un tiers des propriétaires (33%) ne dispose pas du budget nécessaire pour engager les travaux, tandis que 64% affirment pouvoir financer le projet, dont seulement 36% « tout à fait ».

Les estimations de coût varient fortement : 26% des propriétaires évaluent la dépense à 2 000 € ou moins, tandis que 26% l’estiment entre 2 001 et 5 000 €. Au-delà, 17% anticipent un budget compris entre 5 001 et 10 000 €, et 14% plus de 10 000 €. En moyenne, les propriétaires occupants tablent sur 7 359 €, contre 6 069 € pour les bailleurs, qui se montrent par ailleurs plus indécis : près d’un tiers (32%) ne sait pas chiffrer le montant nécessaire.

Le parcours du combattant des aides financières : un frein à la rénovation énergétique

61 % des propriétaires de résidence principale et 47 % des bailleurs ont l’intention de constituer un dossier d’aides financières pour financer leurs projets de travaux.

Si l’intention est bien présente, elle se heurte rapidement à une réalité perçue comme un obstacle majeur : la lourdeur administrative et la complexité du montage d’un dossier. 63 % des propriétaires (occupants et bailleurs) trouvent en effet la démarche compliquée. Un sentiment qui s’accentue avec l’âge : 67 % des plus de 35 ans trouvent la démarche complexe contre 41 % pour les moins de 35 ans. Un fossé générationnel face à l’appréhension des démarches administratives qui peut s’expliquer par l’expérience passée sur d’autres demandes d’aides. D’autant qu’on retrouve également une part de bailleurs, généralement plus rodés à ce type de démarches administratives, beaucoup plus importante à juger complexes ces démarches (70 %).

Le poids de ces difficultés a une conséquence directe et alarmante sur les projets de rénovation énergétique du logement. En cas de difficultés ou d’absence d’accès aux aides financières, 47 % des propriétaires de résidence principale déclarent qu’ils renonceraient purement et simplement à leurs travaux. Pour les bailleurs, ce chiffre est de 28 %.

Ces données soulignent un enjeu majeur pour les politiques de transition énergétique : l’efficacité des dispositifs d’aide ne repose pas uniquement sur leur existence ou leur générosité, mais aussi sur leur accessibilité et leur simplicité. Simplifier le processus de demande pourrait ainsi s’avérer être un levier essentiel pour accélérer la rénovation du parc immobilier et atteindre les objectifs climatiques.

Méthodologie : Enquêtes réalisées en ligne du 2 au 9 mai 2025 auprès d’un double échantillon : Un échantillon grand public de 1 000 personnes, dont 107 propriétaires d’un bien en location. Représentativité des répondants assurée par la méthode des quotas appliquée aux critères suivants : genre, âge, catégorie socio-professionnelle, région, catégorie d’agglomération, le fait d’être propriétaires de résidence principale / bailleurs. Un sur-échantillon de 400 propriétaires bailleurs, permettant de disposer finalement d’un échantillon de 507 propriétaires bailleurs. Représentativité des répondants assurée par la méthode des quotas appliquée aux critères suivants : âge, catégorie socio-professionnelle, région, catégorie d’agglomération. Cette présente enquête a été réalisée avant l’annonce de la suspension du dispositif MaPrimeRenov’.

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