Particuliers
Les Français et l’isolation de leur logement, une nouvelle étude signée Franfinance
8 octobre 2025
Acteur majeur du financement de la rénovation de l’habitat, Franfinance observe de près les grandes tendances du secteur et les comportements des ménages français.
Pour mieux comprendre leurs attentes, leurs pratiques et leurs projets, l’entreprise mène régulièrement des études ou des sondages. Ces analyses, désormais réunies sous le nom de barHOMEtre Franfinance, offrent un éclairage sur l’évolution du rapport des ménages à leur logement et à sa rénovation.
La dernière étude en date, réalisée par l’institut Viavoice, s’intéresse à l’isolation du logement des Français. Tour d’horizon des principaux enseignements de l’étude.
7 Français sur 10 sont satisfaits de l’isolation de leur résidence principale
Dans le détail, 28 % se disent « tout à fait satisfaits », 42 % « plutôt satisfaits » et 30 % marquent une insatisfaction. Des chiffres qui laissent encore percevoir de beaux jours aux acteurs du marché de l’isolation.
Sans grande surprise, ces scores de satisfaction élevés cachent de forts écarts de perception entre propriétaires et locataires : en effet, si 80 % des propriétaires sont satisfaits par l’isolation de leur logement, ils ne sont que 53 % chez les locataires. Et l’isolation du logement a clairement une incidence sur la stabilité résidentielle du parc locatif puisque 64 % des locataires insatisfaits par l’isolation de leur logement, pourraient être amenés à déménager si cela leur permettait d’accéder à un logement mieux isolé.
L’isolation, un critère décisif au moment d’acquérir un logement
Pour les propriétaires et les acquéreurs, l’isolation ne se limite plus exclusivement à une question de confort thermique : elle influence directement les décisions d’achat et de gestion patrimoniale, qu’il s’agisse d’occuper son logement ou de le louer.
Ainsi, l’isolation a été un critère déterminant de choix pour 84 % des propriétaires de résidence principale (40 % le jugent même « très important »). Les bailleurs partagent cette préoccupation : 74 % jugent ainsi ce critère comme essentiel.
Une part importante de Français ignore encore l’état énergétique réel de son logement
Moins d’un propriétaire de résidence principale sur deux (49 %) dispose aujourd’hui d’un Diagnostic de Performance Energétique (DPE) pour son logement. Ils sont en effet seulement 24 % à déclarer avoir réalisé un DPE et 25 % à l’avoir récupéré de l’ancien propriétaire au moment de l’achat du logement. La situation est plus marquée chez les propriétaires de pavillons que ceux d’appartements (59 % de DPE réalisés en logement collectif).
Au global, près de la moitié des propriétaires n’a donc pas de vision précise de l’efficacité énergétique réelle de son bien. Un chiffre révélateur, alors même que le DPE s’impose progressivement comme un outil central dans les politiques publiques de rénovation énergétique et que la phase de diagnostic constitue souvent un préalable à une rénovation efficace.
Du côté des bailleurs, la réglementation semble en revanche porter ses fruits : les logements destinés à la location sont nettement mieux diagnostiqués que les résidences principales occupées par leurs propriétaires. En effet, près des trois quarts des bailleurs (73 %) disposent d’un DPE pour leur bien. Le solde s’expliquant sans doute par la réglementation qui impose aux bailleurs de réaliser un DPE au moment du renouvellement du bail.
Au-delà de la réalisation du diagnostic, la connaissance de la classification (de A à G) de son logement est un vrai sujet. Ainsi, 58 % des français n’ont aucune idée de la classe énergétique de leur habitation (51 % pour les propriétaires de leur résidence principale contre 67 % pour les locataires).
Portés par la mise en application de la réglementation, les bailleurs connaissent en revanche davantage le DPE de leur bien en location (seuls 13 % ne le connaissent pas).
Des chantiers en perspective pour améliorer l’efficacité énergétique des logements
Pour les Français connaissant le DPE de leur résidence principale, seulement 21 % occupent des logements qui obtiennent un bon DPE (classes A, B ou C). Ce score cache par ailleurs des disparités fortes entre propriétaires occupants (27 % ont un bon DPE) et locataires (14 % seulement ont un bon DPE).
Pour les bailleurs, le taux de bon DPE est meilleur, à 39 %, mais sous-entend d’importantes marges de progrès.
Le volume des travaux à entreprendre – et notamment ceux liés à l’isolation du logement – reste donc très important, une autre bonne nouvelle pour les acteurs du marché. Et justement, des projets de travaux, bon nombre de français en ont, à plus ou moins court terme.
En effet, 30 % des propriétaires de leur résidence principale envisagent ainsi des travaux d’isolation dans les 3 prochaines années. Un chiffre qui monte à 41 % pour les propriétaires ayant connaissance d’un mauvais DPE (classes D, E, F ou G).
Du côté des bailleurs, ils sont 22 % à envisager faire des travaux d’isolation dans les 3 ans et ce chiffre grimpe à 31 % pour ceux qui disposent d’un logement classé de D à G.
Des propriétaires aux motivations à engager des travaux et des priorités contrastées selon qu’ils concernent l’isolation de leur résidence principale ou d’un logement destiné à la location
Pour leur propre habitation, le confort reste le premier moteur des propriétaires : 61 % des répondants citent cette motivation, juste devant la réduction des factures énergétiques (59 %). Les considérations liées à la performance énergétique (DPE) ne sont mises en avant que par 38 % et l’impact climatique par 21 %. La perspective de la revente ou de la mise en location n’apparaît que marginalement (7 %). Pour les propriétaires ayant déjà effectué des travaux ces dernières années, les principales motivations sont encore plus marquées : 71 % pour améliorer le confort du logement, 63 % pour réduire les factures énergétiques.
Concrètement, s’ils devaient faire des travaux d’isolation (57 % de ceux qui l’envisagent le feraient dans les 18 mois), les propriétaires de résidence principale privilégieraient l’isolation des combles et du toit (41 %) et le remplacement des fenêtres (39 %) et l’isolation par l’extérieur (31 %) ou l’intérieur (30 %). Pour les propriétaires ayant sauté le pas des travaux d’isolation, ils ont pour 57 % d’entre eux choisi de changer leurs fenêtres, d’isoler leurs combles (55 %) ou d’effectuer une isolation par l’extérieur (31 %).
Pour les biens locatifs, en revanche, les priorités changent. Si le confort reste une motivation importante (56 %), la performance énergétique (DPE) séduit davantage (45 %) que la baisse des factures (39 %). Le critère de valorisation à la revente où à la location grimpe à 31 % soit plus de 4 fois plus que pour les résidences principales. Comme pour les propriétaires de résidence principale, les bailleurs ayant déjà effectué des travaux sont aussi plus tranchés dans leur motivation : 78 % ont effectué des travaux d’isolation pour améliorer le confort du logement et 55 % pour améliorer leur DPE.
Comme travaux à réaliser (54 % de ceux qui l’envisagent le feraient dans les 18 mois), les bailleurs privilégieraient le changement des fenêtres (45 %), l’isolation des combles et du toit (36 %) et l’isolation extérieure (34 %). Pour les bailleurs ayant sauté le pas des travaux d’isolation, on retrouve dans une très large proportion le changement des fenêtres (80 %), l’isolation des combles et du toit, le changement des portes (42 %), les travaux de ventilation (41 %) ainsi que l’isolation par l’intérieur (41 %).
A contrario, pour les propriétaires ne souhaitant pas réaliser de travaux d’isolation, les freins sont avant tout un manque d’envie ou de besoin (58 % pour les propriétaires de leur résidence principale, 60 % pour les bailleurs) et un manque d’argent (23 % vs 14 %). D’autres raisons apparaissent plus secondaires comme la difficulté à trouver les bons entrepreneurs (10 % des propriétaires de résidence principale), les contraintes ou les obstacles causés par la copropriété (10 % des bailleurs), la lourdeur des démarches à réaliser, des travaux non éligibles aux aides nationales ou locales ou encore la peur de travaux mal réalisés.
Ces résultats mettent en lumière une logique claire : pour leur propre logement, les particuliers investissent pour leur confort et leurs économies personnelles et ils en sont satisfaits : 86 % sont satisfaits de l’impact de leurs travaux en termes de confort et 75 % le sont sur les économies réalisées sur leurs factures.
Les bailleurs cherchent quant à eux davantage à valoriser leur bien et répondre aux nouvelles exigences du marché immobilier. 61 % d’entre eux sont ainsi satisfait par l’impact des travaux déjà réalisés sur leur DPE.
Pour leurs travaux d’isolation, les Français font confiance aux professionnels
La majorité des propriétaires, qu’ils soient propriétaires occupants (64 %) ou bailleurs (60 %) préfèrent confier leurs travaux à des professionnels plutôt que les réaliser eux-mêmes (22 % chez les propriétaires occupants et 25 % chez les bailleurs). Une minorité se voit combiner les deux approches (14 % / 15 %).
Lorsqu’il s’agit de choisir à qui confier ces chantiers à un professionnel, la proximité géographique apparaît comme le premier critère de choix (52 % des propriétaires occupants, 42 % des bailleurs). La recommandation de proches constitue le second facteur déterminant (47 % pour les premiers, 37 % pour les seconds).
Sur les sujets d’isolation, c’est le recours à des entreprises spécialisées en rénovation énergétique qui est plébiscitée (59 % par les propriétaires occupants, 66 % par les bailleurs), suivi par les artisans chauffagistes (autour de 30 % pour les deux catégories de propriétaires) et les fournisseurs d’énergie (28 % vs 24 %).
Ces chiffres témoignent sous nul doute d’un besoin de garanties en matière de qualité et de conformité, dans un contexte où l’efficacité énergétique des logements est devenue un enjeu central. Les nombreuses réglementations et les aides, qui incitent à améliorer la performance thermique des bâtiments, incitent la aussi les particuliers à accorder une importance croissante au savoir-faire des professionnels pour assurer la durabilité et la valeur de leur bien immobilier.
Le coût de l’isolation, un frein majeur pour près de 4 propriétaires sur 10, mais pas le seul
Le coût des travaux d’isolation représente un défi financier significatif pour une large partie des propriétaires français. L’étude met en lumière un budget moyen estimé de 9 641 € pour les propriétaires de résidences principales et de 6 943 € pour les propriétaires bailleurs.
Or, 40 % d’entre eux, qu’ils soient propriétaires occupants ou bailleurs, affirment ne pas disposer de cette somme.
D’autres obstacles s’ajoutent à la question financière. Et tout d’abord, la question liée du coût des travaux pour 86 % des propriétaires. Viennent à la suite, la difficulté à trouver de bons entrepreneurs (76 %), la complexité des démarches administratives (75 %) et les contraintes techniques (comme l’impossibilité d’isoler certaines parties du bien) (72 %). Des préoccupations moins fréquentes mais notables, concernent également l’esthétique et l’apparence extérieure du bâtiment (58 %) ainsi que la perte d’espace intérieur (57 %) ou encore le choix des matériaux utilisés (56 %).
Ces freins appellent à une réflexion sur des solutions d’accompagnement complètes, qui ne se limitent pas uniquement à l’aspect financier mais qui simplifient l’ensemble du processus pour les propriétaires.
Le financement des travaux, entre crédit, épargne personnelle et aides publiques
Pour financer leurs travaux d’isolation, 47 % des propriétaires (les différences entre propriétaires occupants et propriétaires bailleurs ne sont pas significatives) envisagent de contracter une solution de crédit, qui peut prendre différentes formes : un crédit contracté auprès de leur banque, un étalement de paiements accordé par l’entreprise réalisant les travaux ou encore un crédit souscrit auprès d’un organisme de financement spécialisé.
L’épargne personnelle constitue également un levier de financement important. 43 % des propriétaires prévoient d’utiliser leurs économies pour couvrir tout ou partie du coût des travaux.
Enfin, les aides gouvernementales et locales sont une source de financement espérée, bien que moins fréquemment citée avec 25 % des propriétaires qui espèrent pouvoir financer une partie de leurs travaux grâce aux différents dispositifs publics en vigueur.
Méthodologie : Enquêtes réalisées en ligne du 2 au 9 mai 2025 auprès d’un double échantillon : Un échantillon grand public de 1 000 personnes, dont 107 propriétaires d’un bien en location. Représentativité des répondants assurée par la méthode des quotas appliquée aux critères suivants : genre, âge, catégorie socio-professionnelle, région, catégorie d’agglomération, le fait d’être propriétaires de résidence principale / bailleurs. Un sur-échantillon de 400 propriétaires bailleurs, permettant de disposer finalement d’un échantillon de 507 propriétaires bailleurs. Représentativité des répondants assurée par la méthode des quotas appliquée aux critères suivants : âge, catégorie socio-professionnelle, région, catégorie d’agglomération. Cette présente enquête a été réalisée avant l’annonce de la suspension du dispositif MaPrimeRenov’.